Après de longues négociations, les 27 pays de l’Union européenne ont finalement trouvé un terrain d’entente concernant le salaire minimum, le mardi 7 juin dernier. Un accord qui vise à garantir une « vie décente » aux citoyens de chaque pays de l’Union européenne.
Pas de SMIC européen généralisé
Réunis à Strasbourg, le Conseil et le Parlement européen ont trouvé un accord dans la nuit du lundi au mardi 7 juin, après de longues négociations. Cet accord a pour objectif de garantir un salaire minimum européen. Cependant, les 27 pays de l’Union européenne ne vont pas s’aligner sur un SMIC européen. Non seulement cette mesure s’opposerait aux traités européens mais cela serait surtout impossible à mettre en œuvre. Et pour cause, il existe une forte disparité concernant les montants des salaires minimums selon les pays. Si le SMIC en France est d’environ 1 500 euros, il est de 2 202 euros au Luxembourg et de 332 euros en Bulgarie. Mais ce nouvel accord n’a pas non plus pour ambition d’obliger chaque pays à fixer un salaire minimum.
Les pays opposés à cet accord
Sur les 27 pays de l’Union européenne, 21 ont déjà instauré un salaire minimum. Et six pays n’en possèdent pas, à savoir l’Autriche, Chypre, le Danemark, la Finlande, l’Italie et la Suède. Dans ces six pays, le niveau de salaire est déterminé par la négociation collective. La Suède et le Danemark se sont donc opposés à cet accord, mais leur opposition n’empêchera pas sa mise en vigueur. Pour les 21 pays disposant d’un salaire minimum, ils « devront évaluer si leur salaire minimum légal existant est suffisant pour assurer un niveau de vie décent, compte tenu de leurs propres conditions socioéconomiques, du pouvoir d’achat » précise le Parlement dans un communiqué. Pour ce faire, les États devront se baser sur un panier de biens et de services servant à déterminer le coût de la vie. Il leur est également recommandé d’utiliser des indicateurs de référence comme 60% du salaire médian brut, ou 50% du salaire moyen brut et de prendre en considération les « niveaux nationaux de productivité et de développement à long terme ». L’accord précise que des contrôles et inspections auront lieu de façon plus fréquentes.
De fortes inégalités salariales
Cette nouvelle loi prévoit de renforcer les négociations collectives. Ainsi, les États dans lesquels moins de 80% des salariés sont protégés par une convention collective devront alors mettre en place un plan d’action afin d’impliquer davantage les partenaires sociaux. « Grâce à cette loi, nous réduisons les inégalités salariales et faisons pression pour que les travailleurs les moins bien payés d’Europe bénéficient de salaires plus élevés », s’est enthousiasmé Agnes Jongerius, l’eurodéputée néerlandaise. Une loi qui devrait permettre l’augmentation des salaires d’au moins 25 millions de travailleurs, selon le député européen Mounir Satouri. « On protège les salariés en changeant les règles de l'Europe, pas en désobéissant sans projet », a ajouté Clément Beaune, le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes.
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